Compagnie de la Pierre de Sang : que l’aventure commence !

La petite troupe débute sa nouvelle mission en sortant par une des portes secrètes de Karak Darhim à la nuit tombée. Un groupe de huit guerriers d’élite sélectionnés par les commandants de la Compagnie de la Pierre de Sang eux-mêmes. Cette mission devrait se dérouler pendant plusieurs mois. De longs mois pendant lesquels Boldrig, ses capitaines, mais aussi Thuberlun Cordefer et ses conseillers retiendront leur souffle. Il s’agit là d’une mission de la plus haute importance dont le dénouement aura des conséquences sur le cours de l’histoire des nains et de la région.

Dans la forêt de Roussefeuille

Aussitôt la porte fermée, la troupe s’élança dans un sentier étroit sous une lune pleine. Tous portaient des capes en peau de bêtes afin de passer inaperçu dans la forêt qu’ils s’apprêtaient à traverser et durant le reste du voyage. Ces capes leur permettaient de cacher leur lourd armement en métal qui pourrait scintiller à la lumière. Aucun œil malveillant ne devait apercevoir le passage des huit compagnons d’armes. La troupe marcha longuement à vive allure. Après plusieurs heures de marche, les nains se décidèrent à faire une halte. C’est alors que Tovraal, qui se tenait aux côtés de Dolrik, le capitaine, brisa le silence.

– Démarrer une nouvelle mission une nuit de pleine lune, quel est l’idiot qui a eu cette idée ?
– Serais-tu superstitieux Tovraal ? Demanda Dolrik.
– Je connais la forêt comme si elle m’avait enfanté. Et je peux vous dire que bien des choses étranges se produisent les soirs de pleine lune, que ma barbe en soit témoin.
– T’as peur de quoi ? Que le grand méchant loup nous mange tout cru ? Ricana Gofrek.
– Très drôle le mineur. Ta petite pioche ne te sera d’aucune utilité contre les monstruosités que j’ai pu voir ces soirs là.
– Es-tu déjà allé dans les profondes galeries monsieur le nain ?
– Assez de vos chamailleries… S’exclama Dolrik, coupé par un bruit de feuilles provenant de l’arrière de la troupe.
– Qu’est-ce que je vous disais, nom d’une bique mouillée, grommela Tovraal.

Le forestier pointa son arbalète en direction du buisson dans lequel une chose semblait se mouvoir. Dolrik, Dhorgig, et Borin s’accroupirent devant formant une ligne de boucliers. Quant à Dunmith, Gofrek et Fargrim, tous trois se positionnèrent derrière tout en armant leur arbalète. Après de longues secondes, la bête sortie de sa cachette. Il s’agissait d’un jeune faon aussi frêle que joli dont les yeux luisaient à la lumière de la lune. Voyant les nains, il sauta gracieusement dans un autre buisson d’où on ne le verra plus.

– Vous vous en êtes sorti indemne ? Lança Thordin affichant un grand sourire.
– Et toi tu faisait quoi derrière ? Répondit Gofrek. C’est bien la première fois que je vois un tueur à l’arrière de la troupe. Tu es un tueur de quoi au juste ? De rats, biquettes, de faons peut-être ?
– Arrêtez-vous compagnons, calma Dolrik une fois de plus.
– Mais vous ne trouvez pas ça étrange, un faon se baladant seul en pleine forêt la nuit ? Questionna Tovraal dont les paroles se perdaient dans sa barbe.
– Nous allons camper non loin, juste derrière ces rochers, poursuivi Dolrik en montrant du doigt le lieu du campement.

La troupe s’affaira et chacun déballait son matériel : tapis de sol, coussins en poils de yacht, bibelots porte-bonheur pour certains, cache-yeux pour d’autres. Les nains étaient bien équipés et la nuit s’annonçait bonne. Tous se couchèrent tandis que Borin, la plus petite barbe de la troupe, prit la première ronde de surveillance.