La nuit tombe à Mayrberg
A l’est du royaume de Carnute, aux abords de la grande forêt, le village de Mayrberg va connaître un funeste destin. Ce village habituellement paisible va faire la rencontre terrible d’une nouvelle force dans la région. Une force contre laquelle il ne pourra pas se défendre…
La ville s’endort…
Le soleil disparaît au-dessus du village fortifié de Mayrberg. Quelques bûcherons rangent leurs haches préférées, des fermiers ramènent leurs poules et des femmes rentrent le linge propre. Les habitants de ce village tranquille s’apprêtent à dormir tandis que les gardes, des hommes solides mais peu entraînés, vont commencer leur veille.
Ce soir là le vent est particulièrement froid, glacial même pour certains. Les deux premiers gardes et amis de longue date, Mayeul et Elois, enfilèrent un manteau en peau de bête avant de monter sur les palissades. Arrivés là-haut, une odeur fétide parvint à leurs narines. Mayeul s’exclame :
– Tu sens cette odeur de pourriture ? Ça vient d’où bordel ?
– Ce doit être l’autre nigaud de Paulin qui a encore laissé son fumier à l’air libre, répond son ami en regardant au loin.
Les deux compères essayèrent de s’habituer à l’odeur nauséabonde quand tout à coup une chose étrange se produisit. Tous les chiens du village hurlèrent à la mort, tentant de s’extirper de leur laisse. Réveillant leurs maîtres et maîtresses qui, eux, essayèrent de les calmer, en vain.
Mayeul se retourna en direction du village et cria :
– C’est pas fini ce boucan ? Il faut dormir maintenant.
Elois observait quelque chose qui grimpait la palissade. Il dit à voix basse à son ami :
– Mayeul c’est quoi ça ?
Le garde se retourna et répondit :
– Mais de quoi tu … ?
…et ne se réveillera jamais
Un être difforme s’approchait dangereusement. Il y a peu de lumière mais on peut deviner à coup sûr que cette chose n’est ni humaine ni animale. Mayeul tomba dans les pommes et de la palissade. Le bruit de son corps lourd impactant le sol alerta les villageois alentours déjà inquiets. Quant à Elois, il était pétrifié. Il aurait voulu bouger sa main pour agripper sa dague et se défendre, cependant il n’y parvint pas. La chose est maintenant à quelques centimètres de son visage, c’est un bipède complètement recourbé. Sa peau grisâtre laisse apparaître des os dont certains sortent de son abdomen déchiré. Cette chose devrait être morte. Pourtant, elle était bel et bien là, fixant Elois de ses yeux entièrement noirs. Le pauvre garde ne fit rien, laissant la chose lui transpercer l’estomac de ses griffes. Son corps tomba sur la palissade et sa dernière vision fut la vue de plusieurs dizaines de ces choses grimpant le mur de bois.
Au loin, un étrange chevalier avait suivi toute la scène. Il vit ensuite le village se faire attaquer, les villageois hurlèrent mais plus pour longtemps. Les chiens se tuerent. Il n’y avait plus aucun bruit. Le chevalier afficha un sourire satisfait. Puis d’une voix paisible se dit à lui-même :